

A DEUX DOIGTS DE LA MORT
Au bout de la nuit,
Les fantômes- PDD, êtres maléfiques, me suivent…
Ils me poursuivent et réclament ma tête, mon cœur,
Ma foi, ma conviction et mes révélations.
Ils veulent m’arracher à la vie pour faire de moi,
Un sanctuaire punitif.
Ils me flagellent, m’adjurant de cesser mon combat,
Ma foi de croire au bien,
Ma conviction d’aimer l’amour,
Ma joie de voir aimer,
Ma passion de voir réunir,
Mon bonheur de voir sourire.
Dans un refrain de cris d’oiseaux,
D’hiboux, de vampires et de serpents,
Mon cœur est asséché par ces violents fouets
Que ces démons m’infligent le soir tombant.
Il y a plusieurs collines à surmonter,
Plusieurs diurnes de sable à traverser,
Les vents et les vents à filtrer.
O mon Dieu !
Tout semble désertique et le voyage semble
Si rapide, si violent, si absorbant.
Q’emporte, le spirituel, c’est le spirituel.
Qui me comprendra ?
Je m’envole maintenant,
Sur un lit de paille,
Sous une couverture de bambous,
L’arbre de paix dans la main gauche,
Le jujube dans la main droite,
Le vin de palme dans la bouche
Et l’huile de palme sur le front.
Je perçois une lueur de végétation verte,
Entourée d’eau colorée
Et d’animaux luisants.
De quelle planète s’agit t-il ?
Iles d’espoir ou tempête du désespoir ?
Peu après cinq heures, à la tombée du jour,
Ces fantômes- PDD, dans un élan de supplices,
Commencent à se disperser.
De quoi ont-ils peur ? De moi ? De la lumière du jour ?
Ah de la lumière !
La lumière du jour, symbole de vérité et de liberté.
Ces assoiffés,
Ces assoiffés de sang
Ont peur de notre lumière !
Ces affamés,
Ces affamés de chair humaine
Ont peur de notre lumière !
A deux doigts de la mort, je veux encore y croire,
Mon sang a coulé, ma chair a gémi
Et mon cœur s’est ouvert.
NOUMSI BOUOPDA Gervais de Collins,
In, Détour de chez les morts, Inédit